En chemin vers le don d’ovocytes

Depuis que notre centre nous a laissés tomber comme de vieilles chaussettes, l’idée de faire appel à un don d’ovocytes fait son chemin dans nos têtes, petit à petit. Nous en avons beaucoup parlé avec mon mari et avons déjà contacté plusieurs cliniques à l’étranger. C’est allé très vite car ce n’est pas une idée récente pour nous : devant le pessimisme des médecins, nous avions déjà évoqué cette possibilité depuis notre premier échec de fiv, c’était en avril 2013.

Nous ne savons toujours pas pourquoi la 4ème tentative ne nous est pas proposée, nous avons rendez-vous avec le biologiste mi-mars seulement. J’ai tout de même demandé un compte-rendu des fiv (avec notamment la qualité embryonnaire) et nos caryotypes. Cela sera peut-être utile au docteur parisien que nous voyons bientôt et j’espère que nous aurons son avis sur la raison de nos échecs. Dans tous les cas, nous n’avons plus trop d’espoir quant à une fiv avec nos gamètes, du moins avec les miens.

Ce n’est pas grave, je me fiche de ne pas transmettre mes gènes, ni même que mes enfants ne me ressemblent pas ou pas trop. J’ai plein de défauts dont mes enfants n’hériteront pas et ce n’est pas plus mal ! Et, si nous avons une fille, elle sera peut-être hyper-fertile (tout le contraire de moi), qui sait ? Non, ce qui m’embête, c’est de ne pas connaître la donneuse, de ne rien savoir (ou presque) sur cette femme qui nous aura aidés, qui aura donné ses ovules pour nous, pour notre enfant. J’aurais préféré que la donneuse soit quelqu’un que j’apprécie. Une de mes belles-sœurs m’avait d’ailleurs proposé de donner, elle savait que cela faisait remonter sur la liste d’attente en France. Mais cela n’est pas possible pour nous, cette dernière est trop longue et nous avons déjà 41 ans chacun. Cela m’a énormément touchée qu’elle nous le propose et j’aurais été ravie que ce soit elle notre donneuse, je l’aime beaucoup. Vous me direz, partez avec elle en Belgique ! Mais se poserait alors un autre problème : ses enfants (mes neveux) et le(s) notre(s) seraient en même-temps cousins et demi-frères ou demi-sœurs biologiques … Nous n’avons pas envie de ça, car cela semble beaucoup trop compliqué à gérer au niveau psychologique.

Ce qui m’embête aussi c’est qu’avec le don anonyme, notre enfant ne pourra pas rechercher sa mère biologique s’il le souhaite plus tard. Il n’aura aucun dossier, aucune donnée accessible. J’ai lu des témoignages d’enfants issus du don (devenus adultes) : certains vivent très bien l’anonymat de leur parent biologique, quand d’autres cherchent à le connaître. Je voudrais pouvoir lui donner le choix et donc aller dans un pays où le don n’est pas anonyme, mais mon mari n’est pas d’accord. Il ne veut pas qu’on sache quoi que ce soit sur la donneuse ; il dit que ce sera notre enfant, que nous serons ses parents et puis c’est tout.

Nous nous orientons donc à priori vers le don anonyme, en Espagne ou en République tchèque. Après avoir lu moults forums, blogs, sites de cliniques et associations, nous avons finalement retenu deux cliniques qui semblent avoir de très bons résultats. Le choix est difficile, chaque destination a ses avantages :

  • l’Espagne: la proximité (nous vivons dans le Sud de la France) et la possibilité d’un premier rendez-vous (plutôt rassurant par rapport à une gestion de dossier par mél uniquement)
  • la Tchéquie: le phénotype des donneuses à priori plus proche du mien et le prix compétitif (c’est affreux de parler de prix, mais ça compte aussi, car nous économisons pour l’adoption).

Bref, nous avançons…

26 réflexions sur “En chemin vers le don d’ovocytes

  1. Avancer, c’est bien. Et le besoin d’aller toujours vers l’avant, c’est bien normal. Je ne saurai que te dire sur ton choix cornélien… Je comprends le problème d’argent, bien sûr que ça compte aussi. As-tu eu des retours sur ces deux cliniques ?
    Des bisous

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    • Oui, nous avons déjà échangé plusieurs méls avec les 2 cliniques, on avait pas mal de questions à leur poser… Pour tout te dire, en quelques jours, on a obtenu un rdv pour la 1ère consultation en Espagne (mi-février) et carrément une date de transfert en Tchéquie pour le mois de juin! J’espère que notre rdv avec le Dr parisien nous aidera à faire notre choix, si nous partons vraiment pour cette fivDO, car mes anticorps m’inquiètent…
      Bises

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      • Je suis contente que ça ait avancé à ce point ! une date de transfert, wahou ! C’est vraiment du concret ! (et juin, c’est pas si loin en fait !)
        J’espère que pour tes anticorps, il y aura une solution et que le Dr Parisien vous rassurera.
        Des bisous et plein de courage !

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  2. Ce n’est pas affreux de parler du prix ! Bien sûr un enfant n’a pas de prix mais on a un budget bien réel et contraint…
    Ton discours et vos réflexions semblent très réfléchis. Je ne doute pas que vous saurez surmonter les particularités du don.

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  3. C’est bien, vous avancez.Moi aussi, je pense qu’il vaut mieux une donneuse anonyme. Car pour moi ce n’est pas une mère au sens où elle n’aura pas désiré cet enfant. Elle aura fait un acte altruiste (et rémunéré) mais c’est tout. Pour moi elle n’a rien à faire ensuite dans l’histoire familiale.
    Je trouve ça plutôt bien que tu parles d’argent, car c’est souvent tabou en France. Pourquoi se cacher que c’est un critère de choix aussi ? il me semble avoir lu qu’une fiv avec donneur en Espagne c’est à peu près 10 000 euros , une sacrée somme ! Que d’ailleurs certains couples ne peuvent absolument pas envisager de dépenser. N’oublions pas que l’infertilité est aussi un business très lucratif…

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    • Une sacrée somme, oui! Et on passe du simple au double parfois, selon les cliniques!
      Quant à l’anonymat du donneur, c’est une vaste question, très personnelle je crois et il me semble qu’on ne trouvera pas LA bonne réponse, mais la nôtre… Bises
      PS: repose-toi bien 😉

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  4. Belle route à vous deux sur le chemin du don. C’est une très belle aventure de couple à vivre… Je vous souhaite que la 1ère tentative soit la bonne !
    Bravo pour tes réflexions. Moi aussi, je suis pour la levée de l’anonymat. Donner la possibilité à son enfant de savoir qui est la donneuse de gamètes (si et seulement l’enfant le désire) me semble important -en terme de respect de ses droits…-. En Angleterre ou Suède, c’est possible, mais le coût est très élevé…

    Ah et je me permets, en don, même si ton enfant n’a pas ton ADN, ton patrimoine génétique, tu es la mère biologique !

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    • Merci Lulu! J’espère aussi que le chemin ne sera pas trop long! Je savais pour l’Angleterre, pas pour la Suède, mais comme mon mari n’y est pas favorable, je pense qu’on va rester sur l’Espagne ou la Tchéquie. Et, si notre enfant veut connaître ses origines plus tard, je l’enverrai en parler à son père! (je plaisante bien sûr).
      Merci pour la rectification, je sais qu’en portant l’enfant, on est bien la mère biologique!
      Je suis allée lire ton blog, j’ai découvert ton long parcours qui se termine bien ;-), alors VIVE LE DON!!!

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  5. C’est un chemin compliqué et vous semblez avoir déjà beaucoup réfléchi à toutes les pistes, j’espère que vous trouverez la voie qui vous conviendra le mieux et qu’elle vous mènera vers le bonheur d’être parents. Et pour le budget, c’est tout à fait normal d’en parler, ça fait partie de la réalité de ce parcours, même si on n' »achète » pas un enfant il y a des contraintes d’ordre pratique qui ne sont pas négligeables… Bizzz & courage ❤

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    • C’est tout à fait ça, au début quand je parlais d’argent pour cette fivDo, j’avais l’impression qu’on allait « acheter » notre enfant. Mais ce n’est pas notre enfant qu’on achète, c’est la technique, les interventions (ponction de la donneuse, transfert), le défraiement de la donneuse, les médicaments, le recueil, tous les examens nécessaires, etc. Ce n’est pas du tout la même chose et c’est plus clair dans ma tête maintenant. Bon courage à toi aussi! Bises

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      • Ce n’est pas toujours simple de faire la part des choses dans nos parcours. Nous on s’interroge beaucoup sur le fait de « forcer la nature ». Chacun essaie de trouver les réponses qui lui permettent de vivre au mieux avec tout ça… Des bizzz

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  6. Autre critère décisif : les statistiques nationales relatives au nombre de porteuses de joggings roses parmi la population potentielle de donneuses (critère largement sous-estimé) 😉
    Moi je suis pour le maintien de l’anonymat et je pense que chemin faisant tu intègreras cette donnée et composeras avec, disons qu’elle ne sera plus au centre de tes réflexions… Pour le reste, le choix du centre reste, comme tout en PMA, un choix cornelien. Mais tes 2 options sont de qualité je pense.
    A très vite ! « Bisettes »

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  7. Vous avez sacrément avancé dans votre réflexion, c’est une bonne chose car cela permet de continuer à y croire !
    Il y a plein de questions soulevées avec ce don anonyme et c’est normal… C’est l’inconnu et nous ne savons pas à l’avance comment notre enfant réagira… Mais je crois, j’espère qu’à force de discussions, d’explications cela peut suffire…
    Bon courage dans vos choix, et vivement février !
    Bises

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    • La problématique est un peu la même avec des enfants adoptés : souvent, ils ne connaissent rien de leurs origines et c’est difficile à gérer pour certains d’entre eux.
      Tu n’as pas de blog Mouchette? J’aimerais bien suivre ton parcours… Tiens-moi au courant qd tu as des nouvelles du CG! Bises

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      • Oui, tu as parfaitement raison, c’est pareil pour l’adoption…
        Pas de blog pour moi, j’hésite, mais j’ai peur de ne pas publier souvent des articles !
        Quant à mon parcours, il est au point mort pour l’instant, nous attendons le dossier de renouvellement pour fixer les entretiens. Pour la PMA, il nous reste 3 embryons de FIV3, le tec sera pour la fin d’année peut être…
        Bises !

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  8. Mouchette, je ne savais pas qu’il fallait repasser des entretiens pour le renouvellement de l’agrément. Quelle galère! Déjà 5 ans que vous l’avez?
    Quant à vos pingouins, tu parles d’un possible transfert en fin d’année, dans 11 mois donc???
    Bises

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    • Malheureusement l’agrément n’est valable que 5 ans… Notre agrément « fêtera » ses 5 ans en 2016, alors pour anticiper et être dans les temps, on passera les entretiens courant 2015 et peut être début 2016. Pas envie de devoir repasser ces entretiens mais pas le choix non plus…
      Encore faut-il que l’on reçoive le dossier… Bref !
      Pas de transfert avant la fin d’année, car l’année 2014 a été éprouvante pour nous (une fc, une hyperstim ensuite, puis une stim qui a foiré pour le tec), alors nous avons un grand besoin de souffler et de profiter de nous deux. 😉
      Bises

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      • Ah, je comprends mieux pourquoi la fin de l’année pour le transfert. D’ici là, reprenez du poil de la bête et profitez d’être ensemble (on l’oublie trop souvent!). Et bon courage pour repasser les entretiens pour le renouvellement de l’agrément, c’est lourdingue, mais il faut en passer par là ;-). Bises

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  9. Tu as déja fait un long chemin et, une fois que tu seras enceinte tu évolueras encore. Le plus important je pense c’est d’assumer, de pouvoir en parler avec don enfant et répondre à ses questions. Tu peux rencontrer des enfants nés par don de gamète, ça m’a beaucoup aidé. Bon courage pour la suite et VIVE LE DON

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    • Merci pour ton message Gala! Je viens d’aller lire ton blog, un parcours qui se finit joliment! Oui, nous en parlerons très vite à notre enfant et répondrons à toutes ses questions, dans la mesure du possible (il y aura des choses auxquelles nous ne pourrons pas répondre, par rapport à l’anonymat du don). Et merci pour l’info, je vais essayer de voir s’il y a des réunions de l’ADEDD par ici… Profite bien de tes derniers mois de grossesse ;-). Bises

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